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Scaevolae scripta

4 mars 2009

AMOUR TROMPEUR

L’amour a des raisons que la raison ignore.

Or la beauté parfois pénètre la maison,

Et vous enflamme le cœur, brillante métaphore !

Alors charmé, béat, on hisse son blason,

Accomplissons prouesses et sonnons du cor.

Le doux miel que répand en notre âme

Ce fabuleux, mélodieux, cet amoureux charme

Nous enivre nous, oublieux de nos armes,

Mais parfois est pour moi un ennemi infâme

Car beauté ne fait pas le caractère

Et trompe l’apparence par des gestes immenses.

Mais l’amoureux est pris dans sa démence

Et jouit médisant d’un bonheur amer.

Tandis que l’amour, le vrai, le pur

Ne voit que par les yeux du cœur.

L’amant heureux est sûr des fleurs

De sa dame malgré la laideur.

Hélène, belle, fit sombrer Troie.

La beauté déchoit les rois.

Mais la sagesse, la tempérance toujours sont

Des vertus qui à jamais ne varient.

Louable est leur dessein, douce est leur chanson.

Car Amour est aveugle et Folie la conduit.

Scaevola

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25 février 2009

X- SOLITUDE

C’est de cette chambre aux murs cloisonnés

Que provient ce sentiment d’être emprisonné.

Un boudoir de folie sous le ciel bleu du paradis,

Coin de pénombre qui susurre des mots amis.

Ici, loin de ma patrie, mon amour,

Un poids semble peser sur mon cœur

Telle une entrave à mon humeur.

Un donjon isolé, une imprenable tour,

Qui, en despote, s’est dressée sur mon âme ;

Visage horrible, source de frayeur

Qui doucement me berce et me leurre,

Dissimulant derrière elle une tranchante lame.

Ô Douce fille de l’obscur

Qui me fait perdre la raison !

A toi, toujours fidèle et sûre,

Mon aimée, ma tendre, je serais ta maison.

Ô solitude ! Ô ma sœur

Je m’en vais recueillir tes fleurs

Je t’en prie, laisse-moi ! Va-t-en et meurs !

Scaevola

25 février 2009

IX- PRIERE POUR UN SUICIDE

Accueille, Seigneur, en ta sainte maison,

L'âme torturée de ce bel inconnu,

Qui lassé du monde et de ses raisons,

Par un jour de pluie s'est alors tu.

Rédempteur, pardonnes- lui ses offenses,

Et que, pur, il entre avec aisance

Dans ce jardin fleuri d'insouciance,

Douce lumière qui berce l'espérance.

Quant à nous, piètres mortels,

Fils d'Adam au cœur de Caïn,

Qui survivons dans ce méandre urbain,

Pâle et grisâtre si loin du ciel,

Donne-nous la ténacité

D’accepter ce que l'on ne peut changer,

Le courage de changer ce que l'on peut,

Et la sagesse d'en voir la différence.

Amen.

25 février 2009

VIII- LA VIGNE

En hommage à John Steinbeck.

O douce vigne, quel malheur te frappe le cœur?

Pourquoi donc te tais-tu? Quelle douleur ressens-tu?

Quel raisin mue sous tes ramures touffues?

O belle vigne, de quelle peur frissonne ta fleur?

La réponse muette des fiers grains

Fait trembler l'inquiétude des verts séraphins.

Cette mauvaise attitude du bon raisin

Enerve l'alouette qui en geint.

L'homme alors, fils d'Adam, laboure sa terre

Et s'aperçoit du mutisme de ses champs.

Il voit soudain le  travail qui lui reste à faire,

Mais sait bien qu'il n'en a plus le temps.

La douleur acide que verse en son âme

Le raisin aride affaiblit son cœur.

L'horreur livide berce alors ses peurs

Et ses rêves timides c'est nous qui les balayâmes.

ALORS

De rage, il s'en prend à ses vignes.

De rage il s'en prend à sa femme.

De rage il s'en prend au divin et aux profanes.

Scaevola

25 février 2009

VII- ORAGE EN LIMOUSIN

A Clément, mon fidèle ami, et à toute sa famille qui eut la bonté de m'accueillir parmi eux

Sur les verdoyants valons brille le soleil,

Astre de lumière qui berce la terre meurtrie

Par la folie des hommes, par la mitraille des nazis.

Exemple terrible de Glane la vieille.

Mais dans le ciel déjà s'amoncellent milles nuages

Et soudain Vent se lève et tonne l'orage,

Eclair fulgurant, foudroyant,

Tonnerre gémissant d'étonnement

Tandis que les braves limousines paissent dans leurs pâturages.

Puis des sombres nuages vient la pluie,

Hallebardes aqueuses au cœur chagrin

Qui tombent tel un torrent et s'enfuient.

Juste un peu d'eau pour que gonfle le blé et puis plus rien.

Le grondement a cessé et les hirondelles volent haut,

Le soleil perce le nuage d'eau

Laissant la place à un magnifique arc-en-ciel,

Spectre solaire aux multiples couleurs

Sous le prisme humide des gouttelettes qui meurent.

Tel est le fier arc de lumière

Qui se répand dans le ciel

Symbole de rêve et d'espoir

à la génération nouvelle qui s'amuse ce soir.

Scaevola

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25 février 2009

VI- ODE A LA CORSE

Pour mon oncle qui fut et reste un bien meilleur poète que moi

Sur les monts enneigés, le cri de l'aigle retentit.

Dans la plaine argentée, le châtaignier fleurit.

Le cochon sauvage grimpe sur les roches arides du maquis

Et le pasteur fait paître ses brebis.

Ile de Corse, Ile de Beauté,

Ile qui donne force et santé.

Exil des sages,

De sables sont tes rivages.

Dans la montagne point de bruit,

Mais milles reflets de vie.

Le murmure silencieux des sources malicieuses

Et l'infinie beauté des cimes au blanc immaculé,

Royaume unique et bariolé

De gris, de mauve, d'ocre et de rose

Qui jaillit des pierres

Comme une fleur éclose

Visage pur et sincère

De cette terre belle et fière.

Ile de Corse, Ile de Beauté,

Ile qui apporte

la Liberté.

Du chant de tes cigalons nait

la Fraternité.

Terre de l'Ouest aux parfums de l'Orient

Fier dompteur des flots tumultueux.

Terre de feu au ciel rougeoyant

Quand vient le couchant ténébreux

Terre de braves et d'empereur

Mais surtout, Terre si chère à nos cœurs.

25 février 2009

V- VESTIGE CYRENAÏQUE

Un dernier homme but une dernière rasade de vin,

Puis laissa tomber sa coupe qui répandit le nectar divin.

Sur le sol jonchaient cruches de bronze et plats d'argent,

Et le marbre nacré était souillé de ces restes d'agrément.

La douce soie des drapés qui recouvraient les murs

Caressait la peau nue de ces vierges effarouchées

Et éplorées dont le corps avait été abusé

En allant cueillir leur nèfle pas encore mûre.

Leur douleur s'était mêlée aux plaisirs virils

Et, au moment où le sang avait coulé du calice,

Leurs seins avaient été empoignés avec malice

Et le vin abondait dans les riches sébiles.

A présent la fête était finie,

Le silence avait remplacé le tourbillon de folie,

L'odeur de vomissure chassait l'acide rose.

L'orgie était close.

Scaevola

25 février 2009

IV- UNE VIE REVEUSE

Chaque soir, sous la clarté tremblotante des étoiles

Chaque soir, dans la pénombre grandissante de la nuit

Chaque soir, lorsque le vent souffle dans ces voiles

Chaque soir, sur mon bateau vers Morphée je m'enfuis.

Chaque matin, bercé par la brise marine

Chaque matin, quand le soleil paraît au-delà du pays de Chine

Chaque matin, lorsqu'Apollon dans les cieux s'élève

Chaque matin, des draps trempés de mon lit je me lève.

Tous les jours, quand l'étouffante chaleur fait bouillir le bitume urbain

Tous les jours, sous le passage des noirs nuages chargés de pluie

Tous les jours, lorsqu'on se rue dans les assourdissantes cités où s'écoule le Rhin

Tous les jours, sans compter les heures je vis.

Toutes les nuits, dans les flots tumultueux du Léthé je plonge

Toutes les nuits, quand du feu il ne reste que cendre et suie

Toutes les nuits, lorsque l'âtre s'est fait froid et que la Lune luit

Toutes les nuits, au pays des rêves et des merveilles je songe.

Scaevola

25 février 2009

III- LA FIN DU ROC

L'homme s'étend sur son lit,

Son âme pleine de remords.

Il se remémore sa vie,

Et se rappelle son essor,

Le temps jadis, alors qu'il était fort,

Que sa renommée était grande.

Aujourd'hui, son courage est plus que mort,

Et son sang ses veines répandent.

De Rome, il s'est cru le maître,

Mais de lui-même le traître,

Son disciple ayant exigé sa mort,

Comme toute sa vie, il en accepte le sort.

Lentement, la vie s'écoule de son sein.

Ayant pour but d'accélérer sa fin,

A ses valets, il quémande du poison

Célèbre aux sages, si aigu en potion.

Lui, partout, en tous lieux, en tous temps stoïcien,

Il a toujours obéi à l'ordre du destin.

Cruor! Cruor! Cruor!

Sénèque est mort!

Scaevola

25 février 2009

II- CROYANT!

Foi! Foi! Foi! O rayonnante foi,

Mot qui résonne dans notre cœur,

Tu n'obéis à aucune loi

Tu es telle la rose fleur.

Tu es notre essence

Nul besoin de connaissance,

Ni de science.

Juste un peu d'amour et beaucoup d'espérance.

Tu es notre essence.

Foi! Foi de croyance.

Point de marbre, point d'or

Juste le feu qui réchauffe au-dehors

Tu es notre essence.

L'encens qui encense.

Myrrhe aromatique au doux parfum salvateur.

Trésor de l'homme, don de Dieu sauveur.

Scaevola

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